A la Conquête des Châteaux de la Loire - 3

25.06.2017

Saumur

Je peux vous dire que le sommeil nous a gagné très vite hier soir, à peine le temps de parler de notre programme du lendemain, que Morphée nous avait déjà emporté dans ses bras.

Le matin c'est petit-déjeuner à l'hôtel, comme toujours dans les hôtels Accor, nous sommes gâtés de ce côté-là avec un buffet bien complet. Histoire de perdre un minimum de temps le midi, nous prenons un petit-dej copieux. Nous prenons le temps pour faire quelques photos matinales de notre vue magnifique sur le château de Saumur, la Loire et son pont.

A 9h nous sommes déjà dans la voiture, en route pour notre première étape du jour, ~~le château~~ eh non...l'abbaye de Fontevraud! Il n'était pas concevable de passer à côté de ce trésor, sans la visiter. Comme se sera souvent le cas durant notre voyage, nous sommes les premiers à l'entrée.

Cette abbaye est d'inspiration bénédictine, aujourd'hui, on ne peut plus voir que 2 enceintes sur les 4 d'origine, et l'une de ces deux-là abrite une résidence hôtelière. Mais je vous assure que la partie ouverte au public, le Grand-Moûtier, vous laisse largement de quoi rêver. L'abbaye avait la particularité d'être mixte, on ressent d'ailleurs encore cela quand on la visite. Si elle fût au départ sous protection des comtes d'Anjou, elle devint rapidement un lieu de prédilection des Plantagenêts, qui y établirent leur nécropole.

Après la Révolution, l'abbaye est transformée en prison pendant près de deux siècles. Des travaux sont toutefois entreprit au XIXème siècle et le site classé. Aujourd'hui encore, on prend soin d'elle.

La visite se fait librement, l'une des parties les plus spectaculaires étant l'immense église abbatiale, abritant les gisants de Richard Coeur de Lion, Isabelle d'Angoulême, Henri II Plantagenêt et Aliénor d'Aquitaine.

Nous nous promenons ensuite dans le cloître avant de découvrir la somptueuse salle capitulaire. Les décorations du portail sont remarquables, les peintures du XVIème siècle ont été restaurées avec succès au XXème siècle. Il faut lever le nez pour découvrir un chef d'oeuvre conceptuel pour l'époque, une voûte en ogives à six travées retombant sur des culots et deux colonnes.

Nous découvrons ensuite la cuisine après le réfectoire. C'est la première chose qui nous a interpellé en entrant, mais comme nous sommes sages et disciplinés, nous avons bien suivi notre petit plan ;) Cette cuisine n'a rien de commun. Sa forme octogonale, ses cinq absidioles et ses tuiles peu communes faisant penser à des écailles de poisson, font que plusieurs hypothèses ont été émises. Viollet-le-Duc pensait que chaque cheminée servait à évacuer la fumée d'un foyer propre, Michel Melot, historien, laisse supposer qu'il s'agirait plutôt là, d'un fumoir.

Quelques passages par la chapelle, le dortoir, dans les jardins et notre visite se termine. Franchement, s'il y a bien un lieu que je vous recommande c'est celui-ci. Beaucoup de quiétude règne ici, la magie opère dès le premier pas dans la cours. L'abbaye a retrouvé sa splendeur du XIIème siècle. Vaut le détour comme dit un célèbre guide ;)

Saumur

Fontevraud

Nous passons par la boulangerie et nous installons dans un petit square pour grignoter un peu, ça creuse les visites. Nous reprenons la route, direction le château d'Ussé, nous sommes impatients de découvrir la demeure de la Belle au bois dormant.

Dès l'entrée, l'impression n'est pas très bonne, car le billet c'est carrément l'assommoir, le double de ce que nous avons payé ailleurs! On espère qu'à ce prix, le jeu en vaut la chandelle.

Nous laissons passer un groupe de touristes en lisant un peu l'histoire des lieux. Un premier château est attesté au XIème siècle mais la construction comme on la connait aujourd'hui date du XVème. D'inspiration médiévale et Renaissance, il est encore aujourd'hui la propriété des descendants des Duras qui acquièrent le château au XIXème siècle.

Le château est célèbre pour avoir inspiré Charles Perreault quand il a écrit son conte, la Belle au bois dormant.

Quand on pénètre dans les lieux, les jolies pièces sont vite perdues derrière les hordes de mannequins en costumes de diverses époques. Le grand escalier d'inspiration italienne est remarquable, la chambre du roi d'inspiration asiatique est très jolie...mais nous sommes loin du coup de coeur.

Nous faisons ensuite la promenade du chemin de ronde. La balade est super, on a adoré se prendre pour des gardes, par contre quand on entre dans les pièces, c'est encore une fois la déception, les maîtres des lieux ont voulu mettre en scène la conte de Perreault, résultat, encore et toujours des mannequins figés dans le temps, aux regards statiques et insipides...

Nous quittons la demeure avec un sentiment mitigé, on trouve que le lieu n'est pas du tout mis en valeur, le rapide passage par la jolie chapelle ne remontera pas le château dans notre estime. Je pense que le château doit plutôt plaire à un public plus jeune, je peux concevoir que les enfants soient plongés dans un univers imaginaire grâce à ces mises en scène, nous avons malheureusement passé l'âge. Nous décidons de quitter les lieux sans demander notre reste...

Ussé