Jeudi 17 avril - Jour 7
Aalborg - Skagen - Løkken - Aalborg
244km
Comme annoncé par la météo danoise, ce matin il pleut... Pfff je suis un peu blasée car c'est la journée dunes et plages qui est prévue ce jour. C'est malheureusement aussi ça le road trip, on avance donc on doit évoluer avec le temps.
Tant pis, je ne change pas mes plans du jour, juste on va inverser les lieux et commencer par l'extrême nord qui paraissait un peu épargné par les gouttes. Notre première destination du jour est la ville de Skagen, pour rejoindre la Pointe de Grenen. A Grenen, un phénomène naturel attire particulièrement les touristes : la rencontre entre le Skagerrak (Mer du Nord) et le Kattegat (Mer Baltique). C'est la partie la plus septentrionale du Danemark et par beau temps, on peut observer deux couleurs d'eau qui tentent de ce mélanger.
La pluie ne nous lâche pas tout le long mais arrivés à Skagen, elle laisse place à un brouillard intense. Tant pis, on préfère ça plutôt que d'être trempés comme des soupes. Peu de voiture sur le parking (nous avons anticipé en venant tôt). Pour rejoindre la pointe, on peut utiliser un tracteur remorque ou y aller à pied. L'avantage c'est que le tracteur n'a pas encore démarré sa tournée du coup nous sommes quasi seuls sur le chemin.
Nous passons par la tombe de Holger Drachmann, un poète danois, puis devant de nombreux bunkers, vestiges allemands de la seconde guerre mondiale. En avançant entre les dunes, vers la plage, j'aperçois un bunker renversé dans l'eau jonché de grosses pierres... grosses pierres qui bougent!! Ce sont en fait des phoques qui se prélassent dans la brume. Ils sont quatre et prennent la pose pour nous. On leur parle, ils nous regardent, très drôle. Nous sommes tous ravis, d'autant que nous sommes seuls pour en profiter, incroyable. En plus, il faut savoir que ce sont les premiers phoques en milieu naturel que nous voyons de notre vie. Comme quoi, dans chaque type de temps, on peut trouver du bon.
Il faut compter 30 à 45 minutes pour rejoindre la pointe à pied car on y va par la plage et parfois, progresser dans le sable n'est pas aisé.
Il y a quelques spotters sur place mais nous pouvons facilement tous faire les photos désirées. Bernard en profite pour prendre un bol d'air frais sur la plage. On voit bien les deux eaux qui se rejoignent et s'affrontent, bon malheureusement pas de contraste de couleur avec ce gris. Au loin, dans la brume, on entend les klaxons des bateaux qui passent au large, c'est assez angoissant d'ailleurs, on se croirait dans un film d'épouvante. Ca rajoute du mystère à cette journée.
En regagnant le parking, nous croisons beaucoup de monde, les gens arrivent et les phoques sont partis, nous sommes contents de notre balade solitaire. Un petit tour à la boutique pour acheter des souvenirs et nous voilà repartis.
Grenen
Lorsque nous reprenons la route, le déluge s'abat sur nous, nous faisons l'impasse sur la visite de Skagen et décidons d'avancer pour tenter de fuir les nuages. Notre prochaine étape est la seconde plus haute dune mobile d'Europe, la Råbjerg Mile. Elle se déplace de 18 mètres par an et est classée réserve naturelle, car c'est la seule dune mobile danoise à ne pas être contrôlée par l'homme et elle est le lieu de refuge de nombreuses espèces d'animaux et de plantes.
Lorsque nous arrivons, peu de monde car il pleut à torrent, mais une voiture française, la première et la dernière que nous verrons au Danemark, des bretons, qui, comme nous, on fait le choix de voyager loin de France sans avion. On espère les croiser sur le chemin, pour échanger un peu, mais le temps nous rattrape vite et, après 20 minutes et l'escalade de la première difficulté, nous rebroussons chemin pour éviter de tous tomber malades.
Malgré le temps peu clément, le site est magnifique, d'en haut, on a l'impression d'être dans un désert, du sable et de la lande à perte de vue, c'est vraiment un très beau site.
Nous sommes téméraires ou peut être un peu masos, mais malgré tout, nous ne renonçons pas à partir à la découverte du Phare de Rubjerg Knude. Construit en 1899, son histoire est vraiment incroyable. avec le déplacement des sables, il était voué à s'effondrer dans la mer. Grâce à un projet de sauvegarde, en 2023, il a été déplacé de 70 mètres et les visiteurs peuvent toujours l'admirer surplombant sa dune de sable blond.
Le GPS nous fait pas mal tourner en rond, mais lorsque j'aperçois un parking, nous décidons de nous arrêter et d'y aller à pied. Le temps est toujours incertain, mais il ne pleut plus. Seul le brouillard épais qui bouge à grande vitesse nous fait craindre l'échec de cette mission.
Les enfants décident de rester dans la voiture, ils ont froid. Avec Ben, nous remontons un très joli sentier qui mène à la dune, nous marchons un bon moment et nous réussissons enfin à l'apercevoir. Il joue à cache à cache avec nous, j'ai le temps de faire quelques clichés rapide, quand, tout à coup il disparaît dans la brume pour ne jamais réapparaître. Nous décidons à contre-coeur de ne pas poursuivre car, faire un tel effort pour une vue inexistante, ça n'a pas d'intérêt. Nous sommes quand même contents de l'avoir vu il est impressionnant même embrumé.
La journée s'achève tranquillement, nous regagnons l'appartement pour une fin d'après-midi détente. Le soir, nous décidons de remanger au food court. Au menu du soir, indien pour Ben, italien pour les enfants et grec pour moi. Nous terminons par des glaces pour les hommes et un flat white pour moi. La jeune femme du coin sucré est très sympathique, elle est très intriguée de nous voir ici. Elle ne comprend pas que nous français, venant d'un "merveilleux pays romantique" nous venions en vacances au Danemark 😄